Je voudrais d’abord remercier les organisateurs de cette quatrième rencontre euromaghrébine d’écrivains de l’opportunité qui m’est offerte de prendre la parole devant cet aréopage d’intellectuels brillants qui y participent.
Je voudrais, par la même, exprimer ma gratitude à Son Excellence Laura Baeza, ambassadeur de l’Union Européenne, qui m’a invité pour vous parler de Sidi Bou Saïd, ce village construit en hommage à un intellectuel, un savant, un philosophe qui a vécu entre le douzième et le treizième siècle et qui a donné son nom à la cité qui vous accueille aujourd’hui. Ce saint homme fut un modèle d’ouverture d’esprit, tout comme certains de ses contemporains qui marquèrent ce siècle tunisien des lumières que fut le treizième siècle et qui, de leurs promontoires tout autour de Tunis, surveillent et protègent notre capitale.
Sidi Bou Saïd est souvent désigné comme le village des saints et des poètes, mais c’est aussi celui des musiciens, des peintres et des écrivains. Je pense qu’il est inutile de citer Macke ou Klimt ou Brahim Dhahak comme peintres, comme il serait superflu de parler de Gide ou de Foucault comme écrivains ou des beaux paysages qui ont inspiré des poètes comme Moncef Ghachem ou des musiciens comme Khemaïs Ternane.
Il se trouve qu’aujourd’hui, nous nous trouvons réunis dans un lieu censé réunir toutes ces qualités, ce superbe palais, érigé par le Baron Rodolphe d’Erlanger, il y a cent ans et qui était dédié à la littérature et à l’art sous toutes ses facettes. Ecrivain, musicien, poète, peintre de talent, le Baron d’Erlanger s’était entouré de sommités dans tous ces domaines et avait cultivé un art de vivre raffiné.
Aujourd’hui encore, le maître des lieux hante ces murs pour cultiver le dialogue interculturel qu’il a insufflé et qu’il a élevé à un niveau très important. Aujourd’hui encore, le maître des lieux nous accueille à l’entrée de son palais avec un sourire discret, au-dessous de sa moustache bienveillante et semble nous dire que nous sommes sur la bonne voie, celle qu’il a tracée et qu’il voudrait que nous développions.
Excellences, Mesdames, Messieurs, il ne me reste plus qu’à vous remercier de votre écoute, de votre participation et à souhaiter que vos travaux se déroulent de la meilleure manière afin d’atteindre les objectifs de cette rencontre euromaghrébine.
Raouf Dahlaoui, Maire de Sidi Bou Saïd · Mayor of Sidi Bou Saïd