Nadia Aït Said Ghanem · Algérie

Le détective et son faire-valoir dans les romans policiers algériens[1]

Le faux dialogue : un effet de scène

Le faux dialogue en littérature est un outil qui met en scène deux personnages qui se parlent, mais ne dialoguent pas vraiment. Pour le lecteur, ces deux interlocuteurs semblent converser et échanger des informations. À y regarder de plus près cependant, le dialogue n’est pas égal. Il est déséquilibré en faveur d’un personnage principal, avec comme second un personnage qui joue le rôle de faire-valoir du discours de l’autre. Dans ce jeu de dialogue, le second intervenant est en fait un relai d’informations vers le lecteur, une manière détournée de parler indirectement au lecteur via un agent conducteur[2]. Comme au théâtre, le faux dialogue est un effet propre à une scène d’exposition.

Faux dialogue et littérature de genre : le roman policier algérien

Le faux dialogue se prête particulièrement bien aux romans policiers. Il permet d’informer subtilement le lecteur du détail des enquêtes, détails que seuls le lecteur et le personnage qui l’informe partagent. Le faux dialogue mène le lecteur d’énigme en énigme, attise sa curiosité, et le conduit à la résolution de l’enquête.

Dans les romans policiers, les deux personnages qui sont souvent engagés dans de faux dialogues sont le détective et son side-kick. Le side kick n’est pas qu’un(e) assistant(e) ou collègue. Il ou elle peut être un(e) ami(e), un(e) amant(e), un(e) ennemi(e), un antagoniste, etc. Quel qu’il soit, ce second personnage reste moins développé que le protagoniste-détective. En effet, de ce personnage-relai, on connait bien moins d’éléments. Son rôle est d’intervenir dans le récit pour communiquer des éléments de l’enquête au lecteur. La principale fonction du faire-valoir est donc de lier le lecteur au détective, de le lier à l’intrigue, de le mener vers des pièges que l’auteur a semés, ou vers les informations qui l’aideront à résoudre l’énigme avec le détective, en somme vers les éléments qui portent le suspens.

Le roman policier algérien est un genre peu visible en Algérie et encore moins au-delà. Les maisons d’éditions ne le soutiennent pas, les médias n’en parlent pas. Malgré les obstacles, il reste un genre productif qui, s’il était promu, s’épanouirait certainement, et ce pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Le genre est né en Algérie en 1970 avec la publication par la SNED[3] de quatre romans policiers écrits par Youcef Kader[4], nom d’emprunt de Roger Vilatimo, un écrivain d’origine catalane qui a écrit nombre de romans d’espionnages et qui a publié sous plusieurs pseudonymes.

La SNED publiera deux romans policiers de Youcef Kader de plus en 1972[5], suivi d’un roman d’Abdelaziz Lamrani[6] en 1973. Les années 70 donnent donc naissance au genre avec six romans policiers. De 1980 à 1990, le nombre de publications double. Onze polars d’auteurs algériens[7] voient le jour, dont deux par une femme, Zehira Houfani[8], première auteure du genre publiée en Algérie, semble-t-il. De 1990 à 2000, malgré les années noires que le pays va connaître, dix autres romans policiers[9] sont publiés par des auteurs algériens, édités par des maisons d’éditions algériennes ou françaises. C’est durant cette décennie que l’on découvrira notamment les enquêtes de l’inspecteur Llob de Yasmina Khadra.

De 2000 à 2010, dix-sept romans policiers[10] d’auteurs algériens sont édités en Algérie et en France, dont celui de Francis Zamponi, Mon Colonel, publié en France, qui sera le premier à parler du massacre de Guelma et de Sétif. De ce roman, sera d’ailleurs tiré le film de Laurent Herbiet du même titre. A noter aussi Le meurtre de Sonia Zaïd, de Rahima Karim, la deuxième algérienne à publier un roman policier, par ailleurs très bien construit. De 2010 à 2016, on compte 10 romans algériens[11] dont l’excellent thriller de l’auteure Amel Bouchareb, en langue arabe, un des romans policiers les mieux travaillées et développés du genre à ce jour publiés en Algérie.[12]

De 1970 à 2016, on peut donc recenser 36 écrivains algériens[13], auteurs de romans policiers, écrits en langue arabe ou française. Avec 55 romans policiers sur 46 années[14], c’est-à-dire un peu plus d’un roman policier par an depuis la naissance du genre, le roman policier algérien maintient sa tête (littéraire) haute[15] mais de justesse.

Bien évidemment, à chaque auteur son style. Ces auteurs sont passionnés de résolution de crimes : des crimes d’espionnage, de corruption politique ou médiatique, d’énigmes familiales, avec des investigations policières conduites par des protagonistes policiers ou des non-initiés. Les outils littéraires pour mener le lecteur par le bout du nez à travers ces enquêtes sont nombreux. L’un de ces outils est le faux dialogue entre l’enquêteur, personnage principal, et son faire-valoir.

 

Trois romans algériens: trois inspecteurs et leurs faire-valoir

1 – Adel s’emmêle de Salim Aïssa[16]

Il s’agit du deuxième roman policier de l’auteur. Son premier est Mimouna, publié en 1987. Adel est un inspecteur têtu qui travaille dans l’Algérie de la fin des années 80, quand tout commence à basculer dans le pays. À Alger, la corruption du plus petit au plus grand devient normalité, la violence chose commune, et celle contre les femmes s’amplifie. Le système public sombre dans la léthargie et arrive de moins en moins à gérer les affaires quotidiennes. Pour les policiers intègres, cette situation, de plus en plus étouffante, rend les enquêtes pratiquement impossibles.

Adel est un de ceux qui ne veut pas se corrompre et qui continue tant bien que mal à faire son métier, et il n’est pas seul. Il est accompagné de fidèles collègues : Souad Chelli, une des premières femmes inspecteurs du service, et Dahmane, le stagiaire.

L’affaire débute quand le commissaire Naamane assigne à Adel un dossier qui semble simple et rapide à clore. Une jeune femme, Amal Ghanem, a été retrouvée morte dans son studio. Sa voisine ayant senti une odeur de gaz avait appelé les pompiers. Ceux-ci repèrent la fuite. Elle provient du studio d’Amal. C’est quand ils rentrent par la fenêtre qu’ils découvrent la jeune femme morte. Adel et son équipe sont donc appelés sur les lieux. La mort semble être due à une asphyxie, mais d’instinct Adel et Chelli ont du mal à y croire. Pourquoi la jeune fille aurait-elle ouvert le gaz alors qu’elle est retrouvée complètement habillée, allongée sur son lit et porte encore ses chaussures ? Pourquoi ce suicide alors que la jeune chanteuse venait enfin de décrocher un contrat pour enregistrer son album ? C’est en fouillant l’appartement qu’Adel et Chelli trouvent une étrange lettre d’adieu enregistrée et l’agenda d’Amal. Une entrée particulièrement cryptique dans le calepin de la jeune fille “Villa, mariage, pauvre Dounia, P7, C3, HG” va les mener non pas vers la piste du suicide mais vers une série de disparitions et d’usurpations d’identités qui remontent à la guerre d’indépendance.

Amal Ghanem était d’origine algérienne, née en France. Ayant toujours rêvé de venir s’installer en Algérie, elle tente l’expérience et s’installe à Alger. Depuis son arrivée, elle vivait seule, suivant tranquillement sa routine entre son appartement et son petit boulot dans le studio d’enregistrement dirigé par Ahmed Boudri, un héros de la guerre d’indépendance devenu un très riche homme d’affaire.

Lorsque l’inspecteur Adel rencontre Boudri, il réalise que Samia, la secrétaire de celui-ci, déteste cet homme. Adel trouve le jeu que jouent ces deux personnages étrange et suspect. C’est en suivant cette trame que l’inspecteur réalise qu’il est tombé sur un dossier beaucoup plus sombre que celui d’un meurtre singulier.

C’est avec grande empathie et humanité que Salim Aïssa donne vie à ces personnages, les hommes autant que les femmes, sans paternalisme. Un trait notable, et remarquable, dans le corpus des policiers algériens.

Les faux dialogues : Adel et son supérieur Naamane

Les faux dialogues se déroulent entre Adel et le commissaire Naamane, son supérieur. C’est durant ces échanges que le point sur l’enquête est fait et que les étapes à suivre (dites ou pensées) sont décidées.

« Écoutez-moi vous deux, fit-il d’une voix cassante, votre scenario tient peut-être debout, mais ce n’est qu’un scenario. Le crime est possible, cela ne signifie pas qu’il y ait eu effectivement crime. N’oublions pas les autres faits, l’état psychologique de la fille, sa confession… et surtout, le mobile ! On ne tue pas pour rien… Du moins, dans ce cas, il ne peut s’agir d’un meurtre gratuit… Alors, le mobile ?” » (p.111)

Le rôle du supérieur dans les romans policiers est souvent celui qui, en sermonnant, résume les progrès de l’enquête.

 

2 – La prière du Maure d’Aldène Meddi[17],

Nous sommes en février, lors d’une année qui n’est pas indiquée, mais dont les évènements ressemblent à la deuxième moitié des années 90, pendant la guerre contre les civils menés par des groupes, factions et armée. L’action de ce roman se situe à Alger et à Tamanrasset.

Djoudet, dit Djo, est un commissaire à la retraite. Djo est veuf. Son fils, avec lequel il parle rarement, vit à l’étranger. Il lui reste Aybak, son frère, commandant dans l’armée algérienne. Son amante Amata, qu’il a rencontré il y a trois ans, vit à Tamanrasset.

C’est lorsque Djo rentre à Alger pour régler des affaires personnelles qu’il reçoit un coup de fil surprenant. Le dénommé Zedma est au bout du fil.

Zedma, chef d’un groupe islamique, et dont la Kalashnikov était renommée, avait un peu par hasard sauvé la vie de Djo et de son équipe lors d’une embuscade. Mais cela faisait maintenant 6 ans que personne n’avait plus entendu parler de Zedma. Djo comprend que s’il réémerge, c’est avec la protection du gouvernement, qui avait par ailleurs toujours toléré de tels individus.

Zedma appelle Djo pour lui demander de régler sa dette. Zedma veut retrouver Amine, un jeune receveur – assistant du conducteur de bus qui vend les tickets durant le trajet – qui avait décidé de passer la nuit dans la station de bus à cause du couvre-feu. Depuis cette nuit-là, il n’a plus été revu.

Djo accepte d’aider Zedma tout en sachant que celui-ci est loin de lui avoir tout raconté. Il va tout de même voir son frère Aybak, colonel dans l’armée, qui a accès aux dossiers de la police secrète. Peut-être qu’Amine a été arrêté par celle-ci. Il demande aussi à Aybak, ainsi qu’à deux de ses bons amis, le journaliste RAS, pseudonyme de Rostmi-Abdelghafour Sofiane, et son ancien collège Zine, de lui signaler les faits dont ils auraient éventuellement connaissance concernant cette nuit.

Djo découvre rapidement qu’il est tombé sur un secret explosif jalousement gardé par les services secrets algériens : Madina, la fille unique du chef des services secrets, le dénommé Structure, a été assassinée pendant la nuit où Amine a disparu et dans le même quartier. Inconsolable, et saisi d’une fureur vengeresse insatiable, le chef des services donne l’ordre que toute personne mêlée de près ou de loin à ce meurtre soit éliminée jusqu’à ce que l’assassin soit retrouvé. Pendant ce temps, à Tamanrasset, un plan implacable est mis en place pour éliminer Structure.

Parallèlement à ce récit, le narrateur raconte l’ascension de Structure, ce mystérieux chef des services secrets, depuis ses débuts comme qu’assassin professionnel durant la révolution, jusqu’à son accès aux plus hautes sphères de l’armée et son contrôle de la section des renseignements.

Djo va ainsi devoir travailler contre la montre pour retrouver Amine, sans se faire assassiner.

Faux dialogues : Structure et Sbih

Structure est le personnage qui motive et forme ce roman. Bien qu’un complot se cristallise contre lui et que l’enquête des services secrets se poursuive selon ses ordres, il n’apparaît pas directement dans le récit excepté lors d’un échange clef entre lui et le commandant Ahdelhamid Sbih.

« Pendant l’été des massacres, j’ai tué Dieu. Quand j’ai vu ces bébés égorgés, ces femmes enceintes éventrées, quand un pompier m’a montré ce qu’il y avait dans ce petit four… À ce moment, j’ai compris que Dieu était mort. Mais depuis que j’ai vu le cadavre de Madina, ma chair, ma chair, là, j’ai enterré Dieu pour de bon. Comprends-tu Sbih ? Dieu ne peut exister. Sinon, ça voudrait dire qu’il est pire que nous. » (p. 99)

Sbih est le relai à travers lequel Structure va confier ses motivations les plus intimes au lecteur.

 

3 – Le roman noir d’Ali d’Abdelkader Ferchiche[18]

Ce roman se déroule en France entre juin et septembre 1957. Le narrateur du roman est Madjid Zahar, adjoint au contremaître d’une exploitation agricole (celle d’un français, François Richard) dans la petite ville de Châteauneuf-du-Rhône, une commune dans le département de la Drôme.

Abdelkader Ferchiche situe ses personnages durant une période charnière de l’histoire de l’indépendance de l’Algérie, durant laquelle les algériens en France se sont retrouvés écartelés entre l’hostilité d’un pays, la France, qui les a pourtant fait venir pour profiter d’une main d’œuvre peu coûteuse, et pris en otage entre les déchirements du FLN/MNA. Une situation complexe bien dépeinte par Abdelkader Ferchiche, qui donne à cette situation toute la dimension humaine quelle mérite, et se distance de l’habituelle narration strictement politique qu’on lui donne ailleurs.

Le roman ouvre au petit matin lors d’une descente de police dans le petit café que gère Mokhtar Mili, un algérien établi depuis des années en France, et que fréquente exclusivement la communauté maghrébine du quartier. L’inspecteur Raoul Blanchard et son équipe sont venus interroger les clients algériens car Ali Drabki, que tout le monde connait, vient d’être retrouvé mort, assassiné chez lui.

Dans un contexte où le nombre d’assassinats et de règlements de comptes entre le MNA et le FLN s’accroit, et où la police française commet des abus violents et assassins, les meurtres comme celui d’Ali Drabki deviennent de plus en plus courants. La communauté des travailleurs algériens est particulièrement touchée par le meurtre d’Ali, cet homme d’un certain âge qui était apprécié de tous et inoffensif. Ali était venu en France, pensant naïvement y faire fortune et repartir auprès des siens rapidement. Pendant son séjour, Kheira, son épouse, enceinte et restée en Algérie, décède lors de son accouchement. Ali ne s’est jamais remis de ces décès. Devenu alcoolique, sans emploi fixe ni abri, il était tout de même resté un homme tendre et non-violent.

L’inspecteur Blanchard, originaire d’un village de montagne prêt d’Aubenas en Ardèche, ne peut s’empêcher de ressentir une certaine sympathie pour la cause algérienne et pour des hommes et des femmes qui se retrouvent dans un milieu étranger, hostile, comme lui, l’ardéchois qui s’est vite retrouvé propulsé dans un milieu citadin où l’on méprise les gens de la campagne. Comme les algériens de langue maternelle étrangère, lui connait une autre langue, la langue d’Oc, celle de ses ancêtres, langue méprisée par le système qui a tout fait pour la remplacer par le français.

Ce n’est pas l’enquête de l’inspecteur Blanchard que le lecteur va suivre, c’est celle de Madjid Zahar. Très affecté par l’assassinat d’Ali, Madjid décide de retrouver le meurtrier. Tout le monde suspecte un assassinat commandité par le FLN ou le MNA. Madjid sait que le FLN n’a pas fait assassiner Ali. Depuis la constitution du FLN, Ali lui donnait chaque mois le peu d’argent qu’il avait gagné pour soutenir le groupe. Madjid avait bien connu Ali, l’ayant accueilli et aidé durant ses mois de déprimes les plus dures.

L’enquête est donc celle d’un non-initié, et non celle d’un inspecteur de police. L’inspecteur Blanchard va rester un élément parallèle à l’enquête menée par Madjid et se retrouve au deuxième plan du roman, prenant la place d’un informateur plutôt que du détective menant le récit.

Le faux dialogue : Madjid et Blanchard

Grâce aux faux dialogues entre l’inspecteur Blanchard et Madjid, le lecteur va découvrir la vie secrète et intérieure du personnage de Madjid Zahar, Monsieur la chance – comme sa rencontre avec son épouse française, et son rôle au sein du FLN.

« – Monsieur Zahar, je vous félicite pour votre adaptation à la France dont vous parlez admirablement la langue, je ne vous reproche pas pour autant d’aimer votre pays natal. C’est naturel. Moi aussi, j’ai le mien. Mon rayon, ce n’est pas le courrier du cœur, c’est le crime. Si je peux me permettre cette question de simple routine : connaissiez-vous Ali Drabki qu’on vient de retrouver dans un état pas catholique, il y a quelques heures dans un hameau pas loin de chez vous ? » (p.20)

C’est en rebondissant sur les propos de l’inspecteur que Madjid révèle ses pensées au lecteur.

 

Le roman policier algérien : un genre à promouvoir

Le faux dialogue n’est bien évidemment qu’un exemple d’outil littéraire sur la base duquel le roman policier algérien est construit, car les outils sont nombreux. La créativité des auteurs, le modèle type dont ils s’inspirent, les thématiques sociales dont ils traitent, étroitement liées à l’actualité et au contexte historique, politique, économique et social du pays, peuvent non seulement servir à informer nombre d’études littéraires[19] mais également à illustrer le génie socio-littéraire algérien et son évolution.

Le roman policier algérien et la lecture de celui-ci, sont certainement à promouvoir. Ses 46 ans d’existence, et de survie, le lui valent bien.

 

[1] Le roman policier est compris ici comme un récit construit autour d’une énigme criminelle à résoudre. Pour décrire le genre, la nomination anglaise crime fiction serait beaucoup plus appropriée que roman policier car la police ne joue pas toujours de rôle dans ce type de romans (enquête faite par un non-initié par exemple). Crime fiction est plus approprié encore que l’appellation polar, la connotation étant dépréciative (le mot polar provient de la juxtaposition de pol- (policier) et –ar, un suffixe argotique rendant le terme familier et distançant ainsi le corps littéraire qu’il désigne de la haute-littérature. L’appartenance du roman policier à un genre littéraire inférieur a été a été prouvée maintes fois erronée et condescendante notamment par les excellents, et hautement littéraires, romans à énigme du prix Nobel Orhan Pamuk (Mon nom est rouge) et de la série Philip Marlowe, médecin légiste-détective, écrite par « l’un des auteurs vivants les plus importants de langue anglaise » John Banville, qui a publié sa série sous le pseudonyme de Benjamin Black, pour ne citer que ceux-ci.

[2] Les modalités de ce dialogisme sont diverses : on y trouve des répliques juxtaposées et dénuées d’un réel échange dialectique, des monologues de sourds, ou une choralité sur fond de discours du personnage principal.

[3] SNED : Société Nationale d’Edition et de Diffusion

[4] Délivrez la Fidayia!, Halte au plan terreur, Pas de « Pantoms » pour Tel-Aviv et La Vengeance passe par Ghaza.

[5] Les bourreaux meurent aussi… et Quand les “Panthères” attaquent

[6] D. contre-attaque (SNED, 1973)

[7] Piège à Tel-Aviv d’Abdelaziz Lamrani (SNED, 1980), Banderilles et muleta d’Abahri Larbi (SNED, 1981), Le portrait du disparu de Zehira Houfani (SNED, 1986), Les pirates du désert de Zehira Houfani (SNED, 1986), La résurrection d’Antar de Djamel Dib (ENAL, 1986), la Saga des Djinns de Djamel Dib (1986), Mimouna de Salim Aïssa (ENAL, 1987), Adel s’emmêle de Salim Aïssa (ENAL, 1988), Double Djo pour une muette de Rabah Zeghouda (1988), L’archipel du Stalag de Djamel Dib (ENAL, 1989), Les barons de la pénurie de Saïd Smaïl (SNED, 1989).

[8] Le portrait du disparu (SNED, 1986), Les pirates du désert (SNED, 1986).

[9] L’empire des démons de Saïd Smaïl (SNED, 1990), Le dingue au bistouri de Yasmina Khadra (Lamphonic, Alger, 1990), Fredy la rafale de Mohamed Benayat (ENAL, 1991), Double blanc de Yasmina Khadra (Baleine, 1998), La Foire des enfoirés (Laphomic, 1993), Morituri de Yasmina Khadra (1997), L’Automne des chimères (Baleine, 1998), Avis d’échéance de Mouloud Akkouche (Gallimard, 1998), (Broche, 1998) [Au nom du fils de Abed Charef (Aube, 1999) et 31 rue de l’aigle de Abdelkader Djemaï sont des romans construits sur une intrigue criminelle mais ne sont pas des policiers ; si on cherche une catégorie on peut les classer comme méta-policiers].

[10] Mon colonel de Francis Zamponi (Broche 2002), Sérail killer de Lakhdar Belaid (2000), Le passeport d’Azouz Begag (Seuil, 2000), L’homme de la première phrase de Salah Guemriche (Rivages, 2000), Le serment des barbares de Boualem Sansal (Gallimard, 2001), Le casse-tête turc d’Adlene Meddi (Barzakh, 2002), Takfir Sentinelle de Lakhdar Belaïd (Gallimard, 2002), Le meurtre de Sonia Zaïd de Rahima Karim (Marsa, 2002), À la mémoire du commandant Larbi de Nabil Benali (Barzakh 2002), Meurtres en Seraïl d’Abdessemed Charaf (Broche, 2002), Complot à Alger d’Ahmed Gasmia (Casbah 2006), Le chien de Titanic d’Ali Malek (Barzakh 2006), Ombre 67 d’Ahmed Gasmia (Casbah 2007), Comissaire Krim d’YB aka Yassir Benmiloud (Grasset 2008), La prière du Maure d’Adlene Meddi (Barzakh 2008), Clash of civilisations over an elevator in Piazza Vittorio d’Amara Lakhous (Europa 2008), Le pouvoir de l’ombre de Mohamed Benayat (Milles Feuilles, 2009).

[11] L’etrangleur d’Alger de Azdine (Apic Noir 2010), Le roman noir d’Ali de Abdelkader Ferchiche (Alpha, 2010), Alger la noire de Maurice Attia (Barzakh, 2012), Intrigue à Sidi Fredj de Khaled Mandi (Mazola, 2012), Dispute over a very italian piglet de Amara Lakhous (Europa, 2014), Qu’attendent les singes de Yasmina Khadra (Juliard, 2014), de Ismaïl Ben Saada (Chihab, 2014), Nassima Bouloufa (Viscera, 2015), [j’inclue Le rapt de Anouar Benmalek (Fayard, 2011) mais ce roman est un thriller].

[12] Je signale le très bon roman de Mohamed Benchicou, La mission (Koukou, 2014), le récit d’une investigation où il y a eu crime mais pas dans le même contexte structurel que celui d’un roman policier. Si j’hésite à le classer dans les romans strictement policiers, il reste néanmoins une excellente lecture et un roman d’investigation.

[13] Nés en Algérie ou d’origine algérienne.

[14] 5 autres auteurs étrangers très intéressants sont à noter, et à lire, dans l’optique d’une appréciation des thématiques liées à l’Algérie qui apparaissent dans le genre dans sa globalité. Ces romanciers étrangers qui ont été en contact avec l’Algérie, ou y ont vécu pendant une période, ce sont inspirés de l’Histoire contemporaine algérienne pour tisser leurs romans policiers : Le Mur, le Kabyle et le Marin d’Antonin Varenne (Viviane Hamy eds, 2009) [Fr], Un baiser sans moustache de Catherine Simon (Gallimard, 1998) [Fr], Le pied rouge de François Muratet (Actes Sud, 2002) [Maroc], Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx (Gallimard, 1984) [Fr], et Eyes full of empty de Jérémie Guez (Unamed Press, 2015) [Fr].

[15] Ce total est mon décompte personnel, je n’ai trouvé que trois romans policiers en langue arabe, et ils sont récents. Je reste certaine que bien d’autres ont été publiés, l’existence desquels ne m’est pas encore connue. Il est possible que des romans policiers en Tamazight ait été publiés également et me sont inconnus.

[16] Adel s’emmêle de Salim Aïssa (ENAL, 1988 223 pages)

[17] La prière du Maure d’Adlene Meddi (Barzakh, 2008 – 161 pages)

[18] Le roman noir d’Ali d’Abdelkader Ferchiche (Alpha, 2010 188 pages)

[19] En effet, d’excellentes études ont été produites : voir celles de Dr Miloud Benhaimouda, Formation du roman policier algérien 1962-2002 (2004-2005); Beate Bechter-Burtscher, Le développement du roman policier algérien d’expression française [entre 1970 et 1998] (1998) ; et Benhaimouda, Mythologies du roman policier algérien (2008)